Fréderic VINOT


 Psychanalyste à Nice, Maître de Conférences HDR, LAPCOS (EA7278)
Co-responsable du M2 Psychologie clinique et médiations thérapeutiques par l'art
Responsable du DU Interaction, Art et Psychothérapie, Université Nice Sophia Antipolis

Diapositive5La question de l'habiter doit être différenciée radicalement de celle du logement. La conception métapsychologique de l'habiter repose sur une déshabitation initiale conçue comme confrontation du sujet au manque dans l'Autre. A ce titre, le rapport au logement peut être compris comme symptôme du rapport du sujet au manque dans l'Autre. A ce titre, la paranoïa est abordée comme une position dans la structure qui permet difficilement d'habiter le langage et donc d'intégrer un logement. L'habiter paranoïaque se distingue donc par la nécessité de reconstruire –grâce au transfert- ce manque dans l'Autre tel que le sujet puisse trouver un lieu où échapper à sa malveillance : un re-trait de l'Autre. A cet égard, il est possible d'envisager une relation de contrepoint entre d'une part la théorie cabaliste du Tsimtsoum telle qu'elle pense les effets constructifs du retrait initial de Dieu, et d'autre part le délire de D.P. Schreber qui, lui, ne peut supporter le retrait de Dieu (phénomène de « laissé en plan »). Or, dans ces deux exemples de retrait de l'Autre, la voix est en jeu mais dans un statut différent : symbolisé dans le tsimtsoum (le cri daï – ça suffit- surgit nommant alors Dieu Chadaï), réel chez Schreber dans le miracle des hurlements qui accompagne le retrait divin. Le traitement de l'objet-voix apparaît alors comme le point de bascule permettant ou non l'habitation langagière.

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