Emmanouil Konstantopoulos

Emmanouil Konstantopoulos, psychologue clinicien de formation, a accomplises études en France et a soutenuune thèse sur l’épistémologie freudienne et lacanienne des psychoses. Il a travaillé dans différents services psychiatriques en Grèce et en France. Depuis son retour en Grèce, en 2008, il suit l’actualité française de la psychanalyse avec ses allers-retours fréquents à Paris oùil intervient occasionnellement. A Athènes il pratique la psychanalyse depuis 2011, écrit dansplusieurs revues psychanalytiques, est membre fondateur de l’équipe de recherche psychanalytique pour l’adolescence « Ένηβος» « Pubertaire » et prépare le terrainpour une école psychanalytique lacanienne grécophone inopinée..

« Ceci n'est pas une voix » : l'objet trahi par le miroir

Notre titre se réfère au fameux tableau de Magritte représentant à la fois l’image d’une pipe et la phrase « ceci n’est pas une pipe ». Cette création met donc en dialectique simultanée la force de la représentation et la force de la dénégation ou la force d’imposition du semblant.

La représentation de l’objet est aussi importante que le « faire semblant ». Je soutiens l’hypothèse qu’il y a trois temps du semblant : dénégation, réalité et imposition qui, d’une certaine façon, doivent s’imposer à la vérité de la représentation.

C’est ainsi que la voix, associée au désir de l’Autre selon Lacan, peut, comme objet, être trahie par l’Autre du miroir. Autrement dit, entre la représentation de l’objet, comme effet du regard associé au désir à l’Autre du miroir, et l’imposition du semblant, comme effet de la voix associée au désir de l’Autre, s’installe un effet « trompe l’œil » vocal. Je proposerai et développerai l’idée que la privation du regard entre analyste et analysant, dans le cadre analytique, donne des moments de coupures où le sujet-analysant transgresse le cadre en voulant jeter des « coups d’œil » vers son analyste. D’une certaine manière, le sujet-analysant ne se reconnait pas comme invoqué par un semblant vocal et cherche, dans le transfert, à « être vu » dans le miroir-analyste. Ainsi, entre le regard et l’invocation, la représentation « se voit » trahie par un semblant vocal.