Sophie Del Duca


Après s’être formée au piano au Conservatoire Royal de Bruxelles, elle obtient une licence en management culturel à l’Institut Supérieur de Formation Sociale et de Communication. Ensuite, elle se perfectionne en psychologie clinique à l’Université Libre de Bruxelles, où elle soutient également une agrégation dans ce domaine.

À l’heure actuelle, elle exerce comme comme psychologue clinicienne auprès d’enfants et d’adolescents. En parallèle, elle se consacre à une thèse de doctorat, sous la direction d’Alain Abelhauser, intitulée : « Les hommes victimes de maltraitance. Quand les discours s'emparent des corps et confisquent la parole. Enjeux cliniques, stratégiques, éthiques et politiques d'un autre mode de violence conjugale » et fait partie, en tant que chercheuse, du laboratoire « Recherches en psychopathologie : nouveaux symptômes et lien social » (EA 4050) de l’Université de Rennes II.

http://www.theses.fr/s199923

Ses recherches portent principalement sur les violences conjugales et intrafamiliales, où elle croise les apports conceptuels de la psychanalyse, de la systémique, de la philosophie politique et des études de genre.


Balbutiements bleus à contre-temps

 

Le champ des violences domestiques est ébranlé : de nouvelles voix, encore inaudibles, étouffées, se mettent à balbutier autour des maltraitances faites aux hommes. Que nous disent ces bleus, nouveaux absolus, lorsqu'ils deviennent le seul recours pour marquer une altérité dont on ne saisit plus les contours ? Comment penser la violence au féminin, à l'aune d'un féminisme qui défie le pouvoir phallique, brise l'omerta sur les violences subies et entend rétablir l'égalité ? Deleuze, Quignard et d'autres avaient pressenti la nécessité d'examiner l'impasse de la trace masochiste au masculin et ses effets de jouissance. Dans le fil de leurs pensées, les fictions de Bukowski, Barbet-Schroeder et Sacher-Masoch seront autant de prétextes à déplier un symptôme entre cuir et chair, qui semble produire une schize entre l'être et l'avoir phallique. De fait, à quelle logique répondent celles qui enjoignent les hommes à les rejoindre dans une jouissance illimitée, les portent au précipice de la mort ? Quelle est la trajectoire subjective de ceux qui ne peuvent s'empêcher d'incorporer ces impératifs si familiers, n'osent prendre appui sur leur dire pour les faire taire, mais finissent par lever le voile sur la férocité d'une parole qui ravage ? Autant d'échos métonymiques qui font retour sur les modalités à l'œuvre dans ces dyades conjugales et rendent compte de la position analytique à tenir sur la scène, tant clinique que politique, des violences faites aux hommes.

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